- Route Départementale 613
- 11100 Narbonne
- Coordonnées GPS:
Latitude : N 43° 7′ 45.0336″
Longitude : E 2° 53′ 51.1038″ - Site Internet: www.fontfroide.com
- Téléphone Accueil : 04 68 45 11 08
C’est un de ces miracles dont les Corbières ont le secret : au bout d’une petite route bordée de garrigues et de cyprès se cache l’une des plus belles abbayes cisterciennes visitables en France. Fontfroide est aussi « La porte du Pays Cathare » et on ne peut comprendre la croisade des Albigeois sans passer par ce grand site culturel du Narbonnais.
En 1093, le vicomte Aimeric 1er de Narbonne autorise une communauté de moines à s’installer sur ses terres de Fons Frigidus. Le site se prêtait bien à l’implantation d’un monastère, avec sa source d’eau froide, dans un repli secret et boisé des Corbières. Affiliée en 1145 à l’ordre de Cîteaux, l’abbaye connaît rapidement une extraordinaire prospérité. Au XIIIe siècle, la communauté possède 25 grosses fermes ou granges fortifiées, un troupeau de 20 000 têtes de moutons, une centaine de domaines agricoles à travers l’Aude, le Roussillon, la Catalogne…
Témoins de cet âge d’or : l’église abbatiale du XIIe siècle, aux lignes épurées et aux dimensions de cathédrale, la salle capitulaire, le cloître polychrome, véritable jardin de pierre avec ses chapiteaux à décors floraux…
Ces constructions d’un bel appareil régulier, en grès ocre et rose des Corbières, font de Fontfroide l’un des plus purs chefs-d’œuvre de l’art cistercien.
L’âge d’or de Fontfroide
Sur le plan spirituel Fontfroide est tout aussi rayonnante : dès 1151 la communauté est en mesure d’essaimer pour fonder d’autres monastères dont la célèbre abbaye de Poblet, en Espagne. A la porte du pays cathare, Fontfroide apparaît comme un bastion de l’orthodoxie, grâce à l’énergie de ses abbés : « Des hommes saints qui s’en allaient prêcher la juste foi en pays hérétique » dit la Chanson de la Croisade Albigeoise. C’est d’ailleurs l’assassinat de Pierre de Castelnau, moine de Fontfroide et légat du pape, qui déclenche la croisade de 1209-1210 avec pour conséquence le rattachement du Languedoc à la couronne de France.
La paix revenue, les travaux reprennent : les immenses bâtiments destinés aux frères convers sont achevés. Fontfroide reste un des hauts lieux de la Chrétienté sous les papes d’Avignon (Benoit XII fut abbé de Fontfroide).
Mais en 1348, la peste noire ravage le Languedoc et emporte la moitié de la communauté : c’est la fin de l’âge d’or. La vie monastique s’étiole. Au XVIIIe siècle, les quelques moines restant, fort riches, se lancent dans une série de travaux d’embellissement : c’est le « côté château » de Fontfroide, avec un superbe palais abbatial en grès ocre et rosé des Corbières.
Abandonnée à la révolution, l’abbaye est occupée de 1858 à 1901 par une petite communauté de Cisterciens de l’Immaculée Conception, qui essaiment depuis Sénanque.
En 1908, les bâtiments à l’abandon sont rachetés par une famille de la région qui sauve ainsi Fontfroide d’un démantèlement programmé.
Fontfroide côté jardin
La Roseraie de Fontfroide est une des plus grande roseraie du Sud de la France, avec près de 2500 rosiers. Implantée derrière l’église sur l’ancien cimetière des moines, la roseraie accueille diverses variétés de rosiers, anciennes ou créations plus récentes. Les roses fleurissent de la mi-mai à fin septembre, selon les années. Parmi elle, la Rose « Abbaye de Fontfroide » : création de Guillot, ce rosier est unique, ses fleurs sont doubles et élégantes, évoluant vers une nuance de rose soutenu.
L’histoire des Jardins en Terrasses s’étale sur plusieurs siècles, leur beauté et leur originalité dues à de nombreux créateurs. La première « créatrice » fut Constance de Frégose, mère du futur abbé commendataire de Fontfroide. Constance était passionnée de jardins. Prenant place sur le flanc de la colline face aux bâtiments, les jardins en terrasses de Fontfroide ont été organisés en différents clos et terrasses successives, reprenant une organisation tracée par les moines au fil des siècles. La famille Fayet, propriétaire depuis 1908, continua leur aménagement, comme en témoignent les archives familiales, faisant état de différentes campagnes de plantations et remaniements.