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Les origines du village de BIZANET remontent loin dans le temps.

Sur certains de ses plateaux, des grottes révèlent des traces d’occupation préhistorique : poteries, silex, haches et autres outils.

La période romaine, plus riche, voit la fondation du village, groupe d’exploitations agricoles comme la «Villa Biciano quae vocant Granulerias ». Dès 940, il est mention de l’église de cette agglomération disparue, St Pierre aux Liens.

A l’emplacement de l’actuel cimetière existait la villa de Bician des Granoulières (990). Succédant, après une période d’invasions, à une propriété gallo-romaine, le Château d’Aval n’a pas voulu disparaître complètement : certains murs bien conservés dans le cimetière prouvent l’ancienneté de la construction. A côté, la chapelle de St Pierre aux Liens, paroisse de Bizan dès le XVIIème siècle, demeura en service jusqu’en 1756. C’était à l’origine un prieuré, annexé en 1279 au Chapitre de St Just par l’archevêque de Narbonne.

Le petit village se développa ensuite vers le nord, là où précisément avait existé une autre villa romaine. On a retrouvé sur le haut du village des restes de mosaïque gallo-romaine. A partir du XIIIème siècle, on distingue le Château de Bizan d’Aval et celui d’Amont. Un seigneur particulier possède chacun des Châteaux, mais au cours du Moyen-Age plusieurs seigneurs auront des droits sur le même Château.

En 1472, Bertrand de Chambert et François de Raméjan possèdent le Château supérieur tandis que le Château d’Aval perd de son importance. Par divers mariages et successions, la famille de Chefdebien prit possession du Château de Bizanet qu’elle gardera jusqu’après la Révolution, ainsi que certains autres domaines comme St Amans et Bouquignan.

Au milieu du XVIIIème siècle, la Communauté de Bizanet construira une église dans le village supérieur. Le recensement de 1857 fait état d’une population communale de 722 âmes et 196 maisons.

La vigne qui couvre aujourd’hui nos plaines et nos coteaux n’est cultivée si intensément que depuis le XVIIIème siècle. L’hiver de 1709 ayant détruit l’oliveraie, les agriculteurs entreprennent l’encépagement avec une telle ardeur qu’un arrêt du Conseil du Roi doit interrompre cette fureur de plantation !

Une histoire mouvementée

a vigne fut introduite par les marchands grecs dès le IIe siècle av.JC, mais se développa réellement avec l’occupation romaine. Les conditions étaient si favorables que la viticulture de la Narbonnaise fit ombrage aux propriétaires « italiens ». L’empereur exigea une limitation de la production. Cette prospérité dura jusqu’à la fin de la Pax Romana.

Ensuite, ce fut le long défilé des envahisseurs venus de l’est, du nord ou du sud, laissant désolation et friches.

La paix revint avec les moines bénédictins et cisterciens dont les abbayes furent les bases de la recolonisation du pays. La vigne reprit ses droits. Lagrasse ou Fontfroide surent séduire le sommelier de Charlemagne par leurs vins. Malheureusement ce bel élan fut brisé par la croisade des Albigeois venue exterminer l’hérésie Cathare.

La prospérité ne revint qu’avec le XVIIIe siècle, l’essor des communications rompant l’isolement des Corbières. Dans ce contexte, le Canal du Midi qui vient d’être inauguré, jouera un rôle important.

Plus tard, la destruction des oliveraies, victimes d’hivers trop rudes, favorise encore l’extension de la vigne mais la fin du XIXe siècle connaît une forte désorganisation du marché français miné par les fraudes et la surproduction.

Dès 1908, les vignerons des Corbières s’organisent en syndicat de défense.

En 1923, l’aire de production est délimitée et en 1951, leur vin obtient le label VDQS (Vin de qualité supérieur). C’est une première récompense pour les efforts accomplis. Ils ne s’arrêtent pas là : en 1985 les Corbières entrent dans le club des appellations d’origine contrôlée et en 1991, le syndicat lance un programme ambitieux de développement avec notamment la mise en place de la hiérarchisation.